Jean-Pierre Stora   Compositeur

Absences répétées (1972)

François travaille dans une banque. Il a vingt-deux ans, et rien ne semble l'intéresser en ce monde. Le directeur de la banque le convoque et lui déclare que vu ses absences répétées, il est congédié. Cette rupture avec le milieu professionnel déclenche chez François un processus d'isolement irréversible.

Générique

1972 - 79 mn - couleur et noir & blanc
Fiction
Prix Jean Vigo 1973

Scénario, dialogues et réalisation
Guy Gilles

Interprétation
Patrick Penn, Patrick Jouané, Nathalie Delon, Danièle Delorme, Yves Robert, Thomas Andersen, Pierre Bertin, Corinne Le Poulain, Gérard Chevalier, Richard Berry, Sylvie Vartan, Jacques Castelot, Claude Genia, Xavier Gélin. On entend en voix off Jeanne Moreau

Production
Les Films du Prisme, Les Films de la Gueville, S.N.E.G., Gaumont

Image
Philippe Rousselot, assisté de Gérard Taverna

Montage
Hélène Viard, assistée de Claude Reznik

Musique
Jean-Pierre Sarot (Stora)

Interprétation de la musique, version concert
Eric Heidsieck
 

Extraits

Chanson interprétée par Jeanne Moreau

Le noël de François interprété par le Petit Gabriel

Concert - Au piano, E. Heidsieck


 
 
 

Images

Notes

Guy et moi avions voulu une unité musicale à l'occasion de la séquence du concert. Eric Heidsieck me proposa de jouer le thème principal à la manière de Franz Liszt.

CRITIQUE
"Dans Absences répétées, la drogue est un épiphénomène. Elle est la manifestation moderne du mal de vivre et du mal à vivre, qui forment une constante du romantisme. (...)
II est tristement évident que la drogue loin de guérir ce dégoût, l'a renforcé. Se droguant parce qu'il voulait s'absenter du monde, François est de plus en plus absent du monde parce qu'il se drogue. Entre dégoût, absence et drogue, inter-réaction en chaîne inévitable. Guy Gilles a construit son film en accord avec le rythme des absences, qu'il date avec précision pour en marquer la répétition accélérée - jusqu'à l'absence définitive. (..)
Guy Gilles sait comme personne voir les mille et un éclairs du spectacle quotidien et de la mémoire. Série de flashes montés vifs, émiettant le réel en notations rapides - ce qui n'empêche pas l'acuité de l'observation ni la précision de la mémoire. Avec ce fourmillement de lumières et de reflets, de visages aperçus dans l'éclair d'un coup d'oeil et d'objets une seconde élus par l'attention et le souvenir, Guy Gilles compose une symphonie pointilliste, vrai poème qu'enrichit une bande sonore, musiques, bruits, paroles, montée avec autant de sensibilité habile que les images. Absences répétées laisse l'impression d'un chant douloureux, souvent pathétique - impuissance des parents, des amitiés et des amours - mais que l'attention de Guy Gilles à la vie, à la vigueur de son flux, réchauffe de passion. Rien de morbide." Jean-Louis Bory - Le Nouvel Observateur