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Jean Marais (1984)
De Jean-Pierre Stora
Après avoir rappelé ses propres souvenirs à propos de Jean Marais, Jean-Pierre Stora est allé recueillir ceux de la plupart des partenaires et des metteurs en scène de Jeannot.
Je ne l'aurais certainement pas cru si, lorsque j'étais petit garçon, déjà passionné de cinéma, et en extase devant des films comme La belle et la bête, quelqu'un m'avait dit qu'un jour je composerais des musiques, précisément pour Jean Marais.
Lui et moi nous nous sommes connus à l'occasion de la réalisation d'une nouvelle version discographique du Petit Prince. Jeannot avait accepté, à ma demande, d'y tenir le rôle du roi. Par la suite, me parlant de contes qu'il avait imaginés, il me proposa d'en écrire les accompagnements musicaux. J'acceptai avec joie. Le livre-disque qui en est résulté reste pour moi quelque chose de très cher. J'ai pu apprécier le professionnalisme de Jeannot, sa patience à l'égard de jeunes interprètes. Jean Marais était devenu un ami. J'en garde un tendre souvenir.
Jean-Pierre Stora
Lorsque je l'ai vu pour la première fois ... Oui, c'est bien ça ! C'est bien une Star. C'était non seulement la beauté, mais surtout l'éclat, une souplesse corporelle, une façon de se mouvoir, une grâce, une assurance, un rayonnement. Je me souviens aussi du parfum, de l'odeur. Tout allait avec ce rayonnement : son regard, son sourire, et même la qualité du tissu qu'il portait, la façon dont il était vêtu ! J'ai su que, par la suite, il avait insisté pour me voir distribuée dans "Julietta", d'après un roman de Louise de Vilmorin. Puis, nos relations sont devenues plus étroites. Nous avons parlé de projets de théâtre, et ces projets ont abouti. Grâce à lui, j'ai pu jouer "La Machine infernale", mise en scène par Jean Cocteau ; grâce à lui, j'ai pu jouer "Pygmalion", et malgré la connaissance plus intime que j'avais de Jean Marais, que j'appelais Jeannot, comme tout le monde, pour moi, il sera la première Star que j'ai rencontrée en chair et en os ; c'est une qualité indéfinissable. Je pourrais parler de l'homme, je pourrais parler du professionnel, je pourrais parler du travail, je pourrais raconter des anecdotes, mais je n'en ai pas tellement envie. Grâce à lui, j'ai pu garder cet éblouissement que j'ai toujours eu, que j'ai encore pour les Stars.
Jeanne Moreau
Jeannot a toujours eu un physique de héros, a toujours été un héros. Que, par exemple, dans "L'Eternel Retour", il ait évoqué celui de Wagner, c'était chose normale. Lorsque nous jouions "L'Aigle à deux têtes", le premier acte, pour moi, n'était pas un monologue mais un dialogue entre une femme qui parle et un homme qui écoute, parce que Jean Marais était présent dans son écoute, qu'à chaque phrase que je disais correspondait une réaction, même minime, comme par exemple, celle d'une pommette qui pouvait se soulever. Avec le temps, ses dons n'ont fait que se multiplier encore.
Edwige Feuillère
Notes
La journaliste allemande Helga Hammel m'avait suggéré au cours d'un repas chez Jeannot à Vallauris, de manière paradoxale, de réaliser ces entretiens, alors qu'elle aurait pu le faire elle-même. Jeannot m'y a encouragé. L'idée était séduisante. J'ai accepté.