Jean-Pierre Stora   Compositeur

Au pan coupé (1967)

Une jeune fille se souvient, et revit son amour pour un jeune révolté, ancien fugueur, emprisonné à quinze ans sans avoir été délinquant. Il devait refuser, jusqu'à la mort, le monde tel qu'il était, qu'il fût celui de la bourgeoisie ou du non conformisme. Jeanne ignorera toujours la mort de Jean dont le souvenir veillera sur elle.

Générique

1967 - 67 mn - couleur et noir & blanc
Fiction

Scénario, dialogues et réalisation
Guy Gilles

Interprétation
Patrick Jouané (Jean), Macha Méril (Jeanne), Bernard Verley (Pierre), Orane Demazis (la patronne du bar), Elina Labourdette (le guide du Marais), Frédéric Ditis (le père de Jeanne), Lili Bontemps (l'amie)

Image
Jean-Marc Ripert, Willy Kurant, Jean Orgelet

Montage
Jean-Pierre Desfosse

Musique
Jean-Pierre Stora

Arrangements
Mickey Nicolas

Extraits

Version instrumentale


 

Images

Notes

La musique que j'avais écrite pour ce film était à trois temps, soit un tempo de valse. J'avais été satisfait des arrangements musicaux de Mickey Nicolas pour « L'amour à la mer ». Pour le film suivant de Guy, « Au pan coupé », je lui avais précisé ce que je souhaitais pour l'orchestration des thèmes musicaux. Lorsque Guy et moi nous nous sommes trouvés en studio, j'eus la surprise de constater que Mickey avait mis à quatre temps ce que j'avais conçu à trois temps. Guy et moi n'avons pas agréé ces changements. La production musicale voulut bien nous permettre de réenregistrer. Et Mickey dut réécrire les arrangements. Sur la musique du film un texte de chanson fut écrit par Gérard Gray.

Macha Méril tenait le principal rôle féminin de ce film ; elle interpréta cette chanson (« Où es-tu ? »). Beaucoup plus tard, nous décidâmes, Macha et moi, de faire ensemble un album. Je mis en musique ses textes. L'album sortit sous le titre « Macha chante Méril ».

CRITIQUE
"...Ce romantisme, Guy Gilles, réalisateur d'Au pan coupé, ne l'a pas exprimé dans le style agressif qui est tellement à la mode aujourd'hui. On ne saurait imaginer récit plus discret, plus pudique, plus retenu que le sien. Qu'il s'agisse des séquences décrivant le présent (et tournées en noir et blanc) ou celles, colorées, qui rappellent le temps du bonheur, toute l'histoire de Jeanne et de Jean nous est montrée à travers le filtre délicat de la mélancolie. Nul érotisme (ces amoureux passionnés, à peine si nous les voyons se prendre la main), nulle fureur de vivre ou de mourir, nul exhibitionnisme dans Au pan coupé. Mais le calme, l'évidence, la sourde musique des sentiments profonds.
À cette musique nous sommes sensibles. Comme nous sommes sensibles au charme de Macha Méril et à la jeunesse de Patrick Jouané. Un film qui ne se donne ni dans la provocation gratuite ni dans la fausse poésie, l'événement est trop rare pour que nous ne pardonnions pas à ce film ses naïvetés et, par moments, ses joliesses inutiles. Même si Au pan coupé n'est guère plus qu'une romance, Guy Gilles apparaît comme un réalisateur à " suivre ". " J.B. Le Monde, février 1968