Jean-Pierre Stora   Compositeur

Le banquet d'Auteuil (2015)

De Jean-Marie Besset
Mise en scène Régis de Martrin-Donos
Musique de Jean-Pierre Stora

Lassé des infidélités de sa femme, Molière s'installe dans une maison à Auteuil. Là, vit à demeure son jeune protégé, l'acteur prodige Michel Baron, ainsi que l'ami de toujours, l'écrivain Chapelle. Ce dernier, aimable fêtard, invite une turbulente troupe à dîner, les musiciens Lully, Dassoucy et Pierrotin, les hommes de cour Jonsac et Nantouillet, bientôt rejoints par leur ami disparu, Cyrano de Bergerac, fantôme facétieux. Ces libertins vont moquer (ou envier) la passion jalouse de l'auteur du Misanthrope pour Michel Baron. L'art et l'amitié peuvent-ils nous sauver de l'absurdité de la vie ?

DVD Disponible chez Epicentre Films

 

Extraits

Thème 1

Thème 2 oriental

Thème 3 variante

Thème de contraste

Thème autre variante

Autre thème violon


 

Images

Notes

Argument par Jean-Marie Besset
"Le Banquet d'Auteuil" est une pièce originale écrite en 2011 à partir de personnages de d’événements du XVIIe siècle français. Elle présente des personnages historiques - des artistes -, dans une langue réinventée, mais avec des thèmes que seule l'époque actuelle (et la réapparition de textes d'archives) peut aborder de front : la rivalité d'hommes mariés pour l'amour, le désir, la beauté et le talent de jeunes gens. La pièce oppose au principal la passion, cette fixation amoureuse sur un seul objet (Molière-Baron) au libertinage débridé des amis de Molière (Chapelle, Lully, Dassoucy, Bergerac) dans leurs jeux avec des jeunes hommes (Natouillet, Jonsac, Osmane, Pierrotin). En respectant les unités classiques (l'action se déroule en 24 heures chez Molière dans sa maison d'Auteuill), la pièce est résolument moderne dans la sincérité, l'âpreté et la cruauté des rapports, qu'ils soient de désir ou d'ambition, pour ne pas dire d'argent et de carrière.

Note de Régis de Martrin-Donos
La première du "Banquet d'Auteuil" a eu lieu le 15 janvier 2014 au théâtre des Vents à Montpellier, précisément le jour anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin (Molière). Il aurait eu ce jour-là 392 ans. Cette coïncidence peut paraître anecdotique, mais quand on fait du théâtre, on est bien obligé de croire, d'avoir la foi (comme le dit si bien Nina : "J'ai la foi et j'ai moins mal" dans "La mouette" d'Anton Tchekhov, pièce qui traite également de la création artistique et de la place de l'artiste dans la société). Si le théâtre est un art sacré, alors c'est une des raisons pour lesquelles j'aime monter une pièce d'un auteur vivant. Ce qui est réjouissant dans "Le banquet d'Auteuil", c'est que Jean-Marie Besset raconte une grande histoire d'amour (Molière-Baron), si longtemps occultée ou censurée, tout en restant au coeur de l'histoire politique et artistique de la France.

À propos de la pièce, par Jean-Pierre Stora
J’ai accepté avec plaisir d’écrire la, ou plutôt les musiques, de cette pièce. En effet, j’ai été touché par le tact, la délicatesse, avec lesquels Jean-Marie Besset a évoqué un libertinage de Molière et de ses amis, dont Lully, amoureux de la jeunesse. On y découvre un Molière malheureux dans son union avec Armande Béjart puis avec son protégé, le comédien Michel Boyron. J’ai considéré l’époque à laquelle se situe cette pièce et, tout naturellement, j’ai été amené à composer un menuet. Je le transforme, à certains moments, en rondo, passant d’un trois temps à un quatre temps, et me permettant alors d’user des modes majeur et mineur. J’ai pensé opportun de composer une musique à caractère oriental lorsque, au cours d’une longue scène, évocation de la Turquie est faite. Qu’écrire d’autre qu’une musique de « chanson à boire » pour la scène d’ivresse ? J’ai désiré ainsi présenter des musiques en harmonie avec le texte et les souhaits de mise en scène de Régis de Martrin-Donos, découpées exactement comme pour un film.